• Comme pour la plupart des thérapies, les honoraires des praticiens EMDR sont libres. Ils sont généralement en accord avec les recommandations récentes du Conseil National de l’Ordre des médecins concernant l’ensemble des praticiens en honoraires libres :  les honoraires sont fixés librement, mais avec « tact et mesure », en tenant compte de la durée, de la nature, de l’importance de l’acte, mais aussi des possibilités économiques du patient. Le coût va dépendre :

    • De la durée des séances: généralement pour ce qui est des thérapies des adultes, elle est de 60 min à 1 h 30, voire 2 heures ou davantage dans quelques cas. Elle peut être bien inférieure à 60 minutes pour ce qui est des séances pour les enfants et les jeunes adolescents.
    • Du statut professionnel des thérapeutes: psychologues cliniciens, psychothérapeutes, psychiatres conventionnés (secteur I) ou conventionnés en honoraires libres (secteur II). Les médecins font généralement des feuilles de soins, permettant un remboursement partiel de la part des caisses d’assurances maladie ; le reste, tout ou partie, étant éventuellement pris en charge par les mutuelles.
    • L’expérience, l’ancienneté et le professionnalisme des praticiens.
    • Le lieu d’exercice peut aussi avoir une influence: par exemple, le coût de la vie (loyers surtout), plus élevé à Paris qu’en province. Les patients doivent être impérativement prévenus dès la prise de rendez-vous.

    Remboursement des séances:

    Il existe des possibilités de prise en charge des séances d’EMDR (par la CIVI, la MDPH, les caisses d’assurance maladie, les assurances et mutuelles, etc…). Vous devez alors vous adresser à ces organismes pour en connaître les modalités.

    En secteur hospitalier public, ou privé les séances sont prises en charge par l’assurance maladie : c’est le cas des centres régionaux du psychotraumatisme, du centre et réseau du psychotrauma à Villejuif, du centre Pierre Janet, de certaines cliniques.

    L’association EMDR France propose “l’EMDR pour tous” : constituée en 2007 pour mettre la thérapie EMDR au service de personnes démunies. Ce service est réservé aux personnes en difficultés financières sous réserve de présentation de justificatifs (minima sociaux, invalidité, recherche d’emploi ou étudiants, ou période de vie difficile……)
    Appelez directement le 09 70 17 04 48 pendant les heures de permanence téléphonique les lundis de 11h à 13h.

    Vous pouvez également vous adresser à

  • La thérapie EMDR a été découverte en 1987 par une psychologue américaine, Francine Shapiro. L’EMDR permet :

    • la remise en route d’un traitement adaptatif naturel d’informations douloureuses bloquées (par exemple après un choc traumatique),
    • la mobilisation des ressources psychiques,
    • la restauration d’une estime de soi déficiente.

    Ce processus est un phénomène naturel de « digestion » des évènements de vie ou de souffrances existentielles.

    L’EMDR ne peut ni effacer, ni changer le passé, mais permet qu’il ne fasse plus mal.

  • Quand des expériences inquiétantes se produisent, elles sont stockées dans le cerveau avec toutes les images, bruits, pensées et sentiments qui l’accompagnent au moment de l’événement. Quand une personne a été traumatisée, le cerveau semble ne pas pouvoir traiter l’expérience comme il devrait le faire normalement. Par conséquent, les pensées et les sentiments négatifs de l’événement traumatique sont « emprisonnés » dans le système nerveux. La détresse continue de se manifester dans le système nerveux où elle cause des perturbations dans le fonctionnement émotif de la personne.

    La thérapie EMDR fait deux choses très importantes. D’abord, elle « débloque » les mémoires et les émotions négatives stockées dans le système nerveux, puis, elle aide le cerveau à retraiter l’expérience pour qu’elle soit « digérée ».

    Le praticien travaille doucement avec le patient, le guidant progressivement pour rendre à nouveau visite à l’incident traumatique, et ainsi mieux le comprendre et sortir de l’impuissance . Les séances de thérapie EMDR continuent jusqu’à ce que les souvenirs et les émotions traumatiques aient disparu.

  • Il y existe de nombreux facteurs permettant de voir si la thérapie EMDR peut être utile dans la situation particulière et l’histoire d’un patient. Pendant votre consultation initiale avec un praticien EMDR, tous ces facteurs appropriés devraient être évoqués de manière approfondie afin que vous décidiez ensemble d’utiliser ou non l’EMDR. En général cependant, vous êtes un excellent candidat pour la technique d’EMDR si vous avez… des peurs fortes et inexplicables, subi des abus sexuels, été la victime ou le témoin d’un crime ou d’un grave accident, survécu à une catastrophe naturelle, vécu un événement traumatisant, des difficultés pour faire confiance aux autres, peur de rester seul(e), fréquemment le sentiment d’être coupable, des crises de colère irrationnelles, une mauvaise image de vous-même…

  • Bien sûr, la thérapie EMDR peut être utilisée avec l’enfant, et ceci dés son plus jeune âge. Elle s’adapte alors à ses besoins et ses capacités. La collaboration du ou des parents est essentielle.
    La thérapie des enfants de moins de 2 ans, nécessite des compétences spécifiques du thérapeute dans le travail avec la dyade mère-enfant ou la triade mère-père-enfant. Selon l’âge développemental de l’enfant, le retraitement se déroulera en présence ou pas des parents et/ou des éducateurs . La durée est plus courte et le retraitement plus rapide que celui de l’adulte.La thérapie est aussi adaptée au traitement de l’adolescent. Comme pour l’adulte, le nombre de séances peut varier de quelques unes à plusieurs dizaines en fonction de la difficulté présentée.

  • Au début d’une séance ordinaire de thérapie EMDR, le praticien aide le patient à repérer exactement le problème ou l’événement qui sera la cible du traitement. Puis le thérapeute invite le patient à bouger ses yeux et pendant que les mouvements des yeux sont stimulés, les émotions, les sentiments remontent à la surface et sont ainsi libérés. Les séries successives et assez brèves de mouvements des yeux continuent jusqu’à ce que les émotions soient neutralisées et que surgissent chez le patient des pensées et des sentiments positifs sur lui-même, comme « Je réalise maintenant que ce n’était pas ma faute ».

  • Cela dépend de la complexité de l’histoire du patient, de sa capacité à « s’auto-apaiser » et à utiliser les différentes techniques de contrôle de soi pour diminuer la perturbation potentielle qui peut survenir pendant le traitement. Le praticien doit enseigner au patient ces techniques pendant la phase de préparation. La durée requise pour cette phase sera différente pour chaque client. Dans la majorité des cas, le traitement actif devrait commencer après une à trois séances.

  • La durée du traitement et le nombre de séances dépendent essentiellement du trouble ou de la pathologie dont souffre le patient. D’une manière générale, le praticien ne commence vraiment la thérapie qu’après quelques entretiens consacrés à :

    • l’évaluation des troubles, des indications et contre-indications d’une telle thérapie,
    • l’histoire de vie, la plus complète possible du patient,
    • une préparation du patient : explication de la thérapie et mise en place obligatoire de quelques techniques de relaxation. Plusieurs séances de stabilisation sont souvent nécessaires dans les cas de traumatismes psychologiques graves ou complexes.

    D’une manière générale, et purement indicative, le nombre de séances peut varier de quelques unités pour les cas simples (ex : accident unique ou agression, à l’âge adulte…), à plusieurs dizaines de séances pour les expériences traumatiques anciennes ou répétées(ex : abus sexuels répétés dans l’enfance…)

    La fréquence des séances est variable : de une à trois séances par semaine, à une séance tous les quinze jours.

    Insistons sur le fait que toutes ces données sont purement indicatives, sans caractère absolu, liées surtout à la spécificité propre de chaque cas. C’est dire l’importance des tout premiers entretiens, tant sur le plan technique qu’humain, quand se tisse l’alliance thérapeutique… Le praticien pourra alors proposer des réponses bien adaptées aux inévitables questionnements du patient.

  • C’est exactement le cas. La thérapie EMDR semble effectivement offrir un « raccourci » pour éliminer les symptômes qui viennent d’événements du passé qui n’ont pas été « digérés » par le système nerveux. Par contre, la thérapie EMDR ne remplace pas le travail psychanalytique pour ce qui a trait à une plus grande connaissance de soi sur le long terme. Les deux formes de thérapies sont d’ailleurs souvent utilisées conjointement avec profit.

  • Comme avec toute forme de psychothérapie, il peut y avoir une augmentation provisoire de la détresse. Des souvenirs douloureux non-résolus peuvent émerger. Certains patients peuvent éprouver des réactions pendant une séance de traitement que ni eux ni le praticien n’auraient pu prévoir : un niveau élevé d’émotion ou de sensations physiques.

    Après la fin de la séance, le re-traitement de l’information émotionnelle liée à l’incident ou au matériel qui a été évoqué peut continuer de se faire par lui-même. Des rêves, d’autres souvenirs, d’autres émotions inhabituelles peuvent se manifester. C’est généralement un signe qu’un travail en profondeur est en train de se faire.

    Pour vous aider au mieux, il est donc capital pour le patient de choisir un thérapeute ayant de solides compétences de base: psychiatre, psychologue ou psychothérapeute ARS.

  • Avec la thérapie EMDR, quand émerge un niveau d’intensité élevé, il dure seulement pendant quelques instants et diminue ensuite rapidement. Si jamais ce n’était pas le cas, le praticien a été formé à des techniques permettant de soulager immédiatement une détresse qui s’avèrerait trop intense.

  • En EMDR, le plus important est de pouvoir accéder aux sensations physiques qui accompagnent le trouble émotionnel, que ce soit l’anxiété ou la dépression. Il est préférable, mais pas indispensable, de partir d’un souvenir parfaitement identifié. Il est possible de commencer le traitement à partir d’une situation difficile du présent, et de procéder au retraitement de cette information sans jamais avoir accès à un souvenir « originel ».

  • La thérapie EMDR part du principe que tous les souvenirs dans le cerveau sont connectés les uns aux autres. Un souvenir traumatique qui se manifeste dans le présent (par des pensées négatives sur soi, des émotions inappropriées, des sensations physiques désagréables) est connecté aux souvenirs et aux expériences du passé. Par contre, ces connexions ne sont pas nécessairement conscientes . Il est donc possible d’accéder, au cours du traitement, à des souvenirs du passé qui sont principalement représentés par des sensations physiques du corps, et non par une « histoire » qui pourrait être racontée avec des mots.

  • Sur le plan psychopathologique, la dissociation peut être définie comme une rupture de l’unité psychique. Elle a été décrite la première fois par Pierre Janet en 1889. Le DSM IV en propose une définition clinique précise. La dissociation est un trouble qui touche toutes les fonctions normalement intégrées comme la conscience, la mémoire, l’identité, les facultés perceptuelles et motrices. Les perturbations dissociatives peuvent être secondaires ou progressives, transitoires ou chroniques. On distingue plusieurs types de dissociations :

    • Primaires, c’est l’état de dissociation péri-traumatique. Après l’exposition à un trauma aigu , la personne vit un état d’étrangeté, ou a l’impression de se dédoubler, d’être en dehors de la réalité comme dans un mauvais rêve et complètement “déboussolé”
    • Secondaires, quand nous avons affaire à une personnalité polytraumatisée et ayant développé de nombreux systèmes de défense ;
    • Tertiaires quand, généralement sous l’effet de nombreux et violents traumatismes de longue durée, la personnalité s’est fragmentée en plusieurs états du moi distincts et ne se reconnaissant pas les uns les autres. A la lumière des récents progrès en neurosciences, les processus dissociatifs semblent être un phénomène clef dans la compréhension des pathologies et ouvrent des pistes thérapeutiques concernant notamment le vaste domaine de la psychopathologie.
  • L’EMDR fait l’hypothèse que les états de stress post-traumatique et les troubles psychotraumatiques complexes sont sous-tendus probablement par des réseaux de mémoire dysfonctionnels stockant, à « l’état gelé », dissocié, les éléments sensori-moteurs, émotionnels et cognitifs des expériences traumatiques. En tant qu’approche neurosensorielle et cognitive, l’EMDR permet de rétablir un lien durable et sain entre les cerveaux émotionnels et cognitifs en cas de traumatisme simple et en cas de traumatismes complexes générant une dissociation secondaire ou tertiaire, à la personnalité globale de la personne de retrouver son unité.

  • La PNL et l’EMDR différent sur bien des points :

    • Quant à l’ancienneté : La PNL a été créée en 1975 par Richard Bandler et John Grinder. L’EMDR a été découvert par Francine Shapiro en 1987 et d’emblée soumis à la vérification expérimentale au cours d’une première étude contrôlée publiée en 1989. Le livre fondateur de la méthode « Eye Movement Desensitization and Reprocessing, Guilford Press» paraît en 1995.
    • Quant à la méthode: La méthodologie de la PNL est complexe et ne peut être ici résumée. Elle est basée aussi bien sur le langage, sur le cognitif, que sur des techniques de suggestion, ou de dissociation de type hypnotique (par exemple la dissociation Visuel/Kinesthésique VK) ou d’ancrage (par exemple association d’une émotion et d’un toucher). Bien qu’également complexe et subtile dans son application, l’EMDR associe images, pensées (les cognitions négatives et positives), autoévaluations, émotions et sensations corporelles à une stimulation sensorielle bilatérale alternée. Il existe beaucoup d’autres différences entre la PNL et l’EMDR que nous ne pouvons, dans le cadre restreint de la réponse à la question, développer davantage ici. La PNL utilise éventuellement l’observation du mouvement spontané des yeux pour affiner le diagnostic, alors que l’EMDR induit délibérément un tel mouvement dans un but thérapeutique. La PNL vise la relation à l’autre, tandis que l’EMDR harmonise l’état interne du patient lui-même.
    • Quant aux fondements théoriques: Bien que faisant référence à la neurologie dans son appellation, la PNL ne s’appuie pas sur les neurosciences mais bien plus sur la linguistique et principalement sur la grammaire générative et transformationnelle de N. Chomsky (Aspects de la théorie syntaxique, Paris, Le Seuil, 1971), ainsi que sur l’analyse du langage et de la communication et, comme cela a été plus haut écrit, sur l’observation et l’analyse des pratiques des thérapeutes qui semblaient les plus efficaces. L’EMDR est centrée sur les mécanismes de stockage et de traitement de l’information, celle-ci pouvant être fonctionnelle ou dysfonctionnelle. Bien que la théorie ne tienne pas une place centrale en EMDR, la recherche scientifique qu’elle a initiée (rapportée dans plusieurs publications scientifiques) a conduit beaucoup de chercheurs à s’intéresser autant à la mise en place de protocoles cliniques qu’au fonctionnement neurologique, principalement au lien existant entre les cerveaux émotionnels et cognitifs et au rôle de la sensorialité dans le traitement de l’information.
    • Quant aux applications: Fondée sur l’amélioration des moyens de communication, la PNL s’adresse d’abord et surtout aux formateurs, enseignants, coaches, responsables des ressources humaines et aux consultants. Elle trouve des applications aussi bien dans les thérapies individuelles qu’en entreprise. La vocation principale de l’EMDR est le traitement des réseaux de mémoires dysfonctionnels, tels qu’ils se manifestent en premier lieu à l‘occasion de traumatismes psychiques et ensuite dans l’ensemble de la pathologie (phobies, certaines dépressions, etc.). Son application est donc avant tout clinique et individuelle, ce qui n’exclut pas des recherches en thérapie de couple par exemple.
    • Quant à la durée : Le nombre de séances exigé pour un soin par la PNL est beaucoup plus grand que celui que requiert un traitement EMDR.
    • Quant aux recommandations internationales: Seul l’EMDR est reconnu (avec les TCC) dans le traitement des traumatismes psychiques par de nombreuses institutions dans plusieurs pays et notamment par l’INSERM en France (2004), l’American Psychiatric Association (2004), le National Institute for Clinical Excellence du Royaume Uni (2005).